Je ne savais pas trop où me rendre aujourd' hui, si ce n' est prendre la direction donnée par la route bordant l' Océan ?!
Et surprise : elle le longe effectivement, mais sans qu' on ne le voit à aucun moment !
Je consentais à me rendre au Parc de Hluhluwe - Imfolozi s'il m' était possible de l' atteindre avant 9 heures ; sinon, je me dirigerai vers la touristique ville de Santa-Lucia ! Un peu trop juste, j' optais finalement pour cette dernière .
Au hasard d' une intersection, je découvre que je peux l' atteindre directement via une entrée ("Nhlozi gate") de la section Ouest du Parc Isimangaliso que j' avais prévu visiter ... C' était plutôt chouette çà !
[Wild Card non acceptée !] .
En pénétrant dans ce Parc, je ne savais pas du tout à quoi m' attendre ; ou plutôt si : y observer des paysages côtiers . Hélas, l' accès au
Lake St Lucia étant temporairement fermé, je n' y verrai encore pas l' Océan ! .
Ce Parc est particulièrement bien aménagé, équipé en différents endroits, de zones "piétonnes" aménagées et de postes d' observation, où il est bien agréable aller se dégourdir les jambes . La lecture d' un premier panneau n' inspirant pas forcément confiance m' indique que le Parc héberge également pas mal d' espèces animalières (je l' ignorais et m' en réjouissais !) : "At own risk : unfenced" (traduction : "à vos risques et périls : non clôturé") ... Tout est dit !
Et effectivement, c' est la bonne surprise : peu après avoir franchi la "Nhlozi gate", l' occasion m' est donnée d' y observer une faune aussi diversifiée que dense (ci-dessous : Nyalas, gnous, zèbres, bousiers, kudus) .
Cette partie du Parc présente une terre aride, plantée de savane africaine et de brousse . Elle est parsemée de points d' eau où il est possible
d' observer les animaux venus s' y abreuver .
C' est d' ailleurs à l' un d' eux qu' il m' a été donnée la chance d' observer un rhinocéros . Il présentait la particularité d' avoir été préventivement "écorné", ceci dans le but d' éviter qu'
il ne soit abattu par les braconniers . Effectivement, les cornes des rhinocéros sont particulièrement convoitées : autrefois par les adeptes de la médecine traditionnelle qui
l'utilisaient comme aphrodisiaque, elle est aujourd'hui considérée comme un symbole de haut statut social et de richesse ... Une stratégie anti-braconnage plutôt
controversée sachant notamment qu' une fois retirée, la corne du rhinocéros repousse à hauteur de 7 à 10 centimètres par an !
J' atteins la ville de Santa Lucia (via la Dukuduku Gate) en début d' après-midi, où je vais dans un premier temps y planter ma tente .
Puis je me dirige vers la jetée où accostent les bateaux assurant des excursions dans l' estuaire de Santa Lucia afin de découvrir les nombreux hippopotames le fréquentant . J' y parviens à 15h05, alors que le dernier départ est journellement programmé à 15h . Je l' ignorais : le GDR indiquait un dernier départ à 16h (en période estivale très probablement ?!) .
Raté ... Je planifie donc cette sortie pour le lendemain et vais finalement passer cette fin d' après-midi sur l' une des belles plages de Santa Lucia : celle de Jabula Beach .
[Information hébergement] . Le camping de "L' Eden Park" où j' avais prévu me rendre, étant fermé à cette période de l' année, j' avais été dirigé vers le "Sugarloaf Camp", un grand camping d' une centaine d' emplacements, dont seulement deux (dont le mien !) allaient être occupés .
En soi, les emplacements ne sont pas désagréables (à condition de supporter le vacarme créé par l' Océan tout proche !), mais les sanitaires un peu vétustes manquent par ailleurs, sérieusement d' entretien (absence de nettoyage, éléments nécessitant des réparations, absence de papier toilettes ...) . Il ne possède par ailleurs, aucun espace ni équipement permettant de se préparer à manger .
Bref, il est pourvu du strict minimum et s' est révélé être le pire camping personnellement fréquenté au cours de ce voyage ... J' y ai néanmoins séjourné 4 nuits consécutives !
Ce matin, levé une fois encore aux aurores, je pars explorer la "section Est" du Isimangaliso ... Celle menant à Cape Vidal .
De ce côté-ci, les paysages sont beaucoup plus diversifiés, la végétation plus riche ...
En revanche, ces paysages ne facilitent pas l' observation des animaux qui y évoluent . Ainsi, sur de nombreux kilomètres, je ne parviens à débusquer que de rares spécimens d' antilopes (des kudus, des cobes, des guibs), ainsi qu' au loin, le postérieur d' un unique hippopotame, tapi dans les herbes hautes . Pourtant ces derniers sont réputés fréquenter en très grand nombre le parc ?!
Le relief plus accidenté que dans la partie Ouest, offre de très jolis panoramas offerts depuis des points de vue situés au sommet des collines .
Accessibles à pieds, ils sont par endroits, superbement aménagés . Là encore, des panneaux d' avertissement "At own risk : unfenced" sont implantés . Ces empreintes systématiques sur les dalles débutant ces chemins aménagés, étaient-elles réellement celles de féroces animaux sauvages ou moulés par la main de l' homme dans l' unique but d' appuyer ces incitations à la prudence ?! Je m' interroge encore, mais avoue avoir mon avis sur la question !
Cette section ouvre directement sur l' Océan via de belles plages, telle celle de Mission Rocks où les vagues de l' Océan viennent se fracasser
sur les rochers (attention : baignade dangereuse !) .
Je multiplie les arrêts, me rendant systématiquement aux différents postes d' observation (principalement ornithologiques), aux différents pans (les points d' eau où viennent s' abreuver les animaux) accessibles depuis des pistes transversales à la très belle route asphaltée traversant le parc ... Mais sans succès : les animaux semblaient les avoir tous boudés !
La route prend fin à Cape Vidale ... Une magnifique plage de sable blond, abritée derrière un long cordon dunaire boisé .
Je m' éternise un peu ici, longeant sur plusieurs kilomètres cette belle côte sauvage, gravissant et dégringolant successivement des dunes façonnées par les vents .
De l' autre côté des dunes, s' étendent des mangroves, des lacs d' eau douce, des marécages et des marais traversés par d' étroits canaux
et des bras de mer . Ils sont peuplés par des animaux sauvages, notamment de nombreuses espèces d' oiseaux et de poissons, mais aussi
de plus redoutables tels des crocodiles et des hippopotames dont j' observerai au loin concernant ces derniers, une très grande concentration .
Il me fallait cependant envisager retourner vers Santa Lucia, sous peine une fois encore, de rater le dernier bateau !
Quittant Cape Vidal, j' emprunte alors le Grassland Loop : une piste à sens unique ayant résolument un air de savane .
J' y découvre le site de Zibomvini, un étroit cordon de dunes rouges : joli, mais néanmoins beaucoup moins que ne l' est le splendide site de Sesriem en Namibie !
Je n' ai malheureusement pas sur ce secteur de piste,
la chance d' observer de grosses ou de petites "bébêtes", excepté un petit groupe de buffles remontant
paisiblement la piste à contre-sens !
Je suis dans les temps ; alors avant d' atteindre la Bangazi Gate, je m' autorise un retour vers "IMboma pan", fréquenté ce matin par un groupe de kudus . Ils ont quitté les lieux et sont désormais remplacés par un important troupeau de buffles, quelques cobes et trois beaux spécimens de rhinocéros (écornés, ou non !) .
Il me restait près d' une heure avant que ne débute la "croisière" dans l' estuaire de Santa Lucia ...
Je retourne alors me dégourdir les jambes et respirer l' air iodé de l' Océan, sur une autre plage de Santa Lucia : celle de Main Beach .
Cette fois, je parviens à l' heure pour embarquer et prends place à bord, aux côtés de nombreux autres touristes ...
En effet, cette excursion semble constituer l' activité phare pour toute personne venue séjourner à Santa Lucia !
Les hippopotames sont bien présents ... Ayant colonisé cet estuaire, ils semblent totalement indifférents au flot quotidien d' embarcations venu envahir leur espace de vie . Ainsi à bâbord comme à tribord, des centaines d' oreilles, yeux et narines effleurent-ils la surface de l' eau avant que de ne disparaitre quelques instants plus tard .
Dans l' appellation même de cette excursion, celle-ci vante non seulement la découverte des hippopotames, mais aussi de crocodiles .
Pas de problème : ils cohabitent, ces derniers partageant aux côté des premiers, les eaux de cet estuaire ... Contrat respecté !
Oh ... un bébé : séance de toboggan sur le dos de sa maman !
Afin de limiter les nuisances liées à cette activité touristique, les bateaux progressent lentement . Ainsi, entre les différentes concentrations
d' hippopotames, prend on également le temps d' observer les nombreux oiseaux qui peuplent la mangrove ... Ci-dessous à droite, un Aigle Pêcheur .
Le soleil avait désormais entamer un lent déclin . Ses rayons subitement plus rasants, sont venus, à la surface de l' eau, se refléter sur la crête des ondulations provoquées dans le sillage du bateau ... Petite séance "photos" .
La balade fluviale s' est poursuivi jusqu' au coucher du soleil ... (durée totale de l' excursion : 2 heures) .
Je retourne alors au camping où je serai contraint de ramasser quelques ordures déposées ce matin, extraites de poubelles sans couvercle, vandalisées par des groupes de singes et d' antilopes qui aiment de toute évidence, venir fréquenter le camp .