J' avais finalement décidé de rejoindre le Parc de Hluhluwe - Imfolozi depuis de Santa Lucia (distance : 58 km ; compter une bonne heure

de route) et d' y revenir en fin de journée .

Du coup ce matin, je me lève plus précocement encore, de manière à m' assurer une journée complète de game-drive ...

Ouverture des grilles du Parc : 6 h ... J' y parviens finalement pas beaucoup plus tard (via Nyalazi Gate) !

Ne portant pas l' appellation "National Pak", j' avais pensé devoir m' acquitter du prix du billet d' entrée (R 210, soit environ 13€ pour moi seul) .

J' ai la bonne surprise d' apprendre que la Wild Card est acceptée (le GDR ne le mentionne pas non plus !) .

Ce Parc tout en relief, offre de beaux paysages . Alors que le soleil commence à se lever, illuminant le sommet des collines couvertes de savane, une brume matinale paresse encore dans le fond des vallées ... Un beau spectacle  que je prends plaisir à contempler !

Dès la première heure d' excursion, je tombe nez à nez avec un éléphant solitaire ... Il me barre la route . Je le découvre à la sortie d' un virage resserré ; la piste est étroite et le pachyderme ne semble pas vouloir la quitter ! J' effectue alors une marche arrière d' une centaine de mètres,

et patiente, observant la sortie matinale de quelques zèbres évoluant dans des herbes hautes .

Le Parc est traversé par une route (la R 618, par laquelle je suis arrivé) . Au sud de celle-ci, il est baptisé "Imfolozi" et au Nord "Hluhluwe" .

Je me dirige dans un premier temps vers celui d' Imfolozi, réputé abriter plus d' animaux ...

[Ci-dessous, paysage près de la Cengeni Gate (secteur Ouest du Parc Imfolozi)] .

Je n' y croise finalement qu' une toute petite quantité d' animaux, mais heureusement d' une belle diversité (ci-dessous : impalas, phacochères, nyala, zèbre, gnou, ombrette africaine et girafe) .

Et puis, je repère deux voitures stationnées ... Trois lionnes tournent nonchalamment autour avant de disparaitre finalement dans la savane .

Ayant atteint une distance raisonnable de sécurité, j' ose  cependant cette photo prise dans mon rétro ; dans le stress et la précipitation,

elle est évidemment floue ... Mais quelle frayeur !

De retour sur la piste principale, je croise encore quelques autres pachydermes ... Je ne dégaine cependant pas mon appareil photo : j' avoue aborder désormais leur rencontre avec un peu plus d' appréhension, allant presque à la redouter . Z' ont pas l' air très commodes ici !

Je retourne vers la Nyalazi Gate afin de rejoindre la partie Nord du Parc : Hluhluwe . Je ne m' aventure désormais plus sur les pistes transversales et n' observe une fois encore que de très rares animaux, tels cette girafe et ce rhinocéros .

Hormis la très roulante route asphaltée traversant Hluhluwe, les pistes transversales sont très inconfortables ... S' y engager sans véhicule 4x4 peut se révéler périlleux ! Souhaitant me rendre vers Thleny Hide, j' aborde une zone un peu sablonneuse d' une trentaine de mètres que je juge pouvoir franchir ... Eh bah non ! Au bout de 10 mètres, je suis tanqué : le châssis de ma voiture repose désormais sur le sable .

Dans ce parc hébergeant le "Big 5", il est évidemment strictement interdit de quitter son véhicule et je n' ai bien sûr, aucun moyen de communication (*) . Alors que faire ?! Bravant le danger, à genoux ou allongé sur le sol, je vais pelleter à main nue afin d' extraire ma petite coréenne de ce ban de sable ... Dans cette position, je me sais vulnérable ; je redouble de vigilance mais je sais que je commets là, une grosse bêtise !

Près d' une heure trente plus tard, un véhicule arrive enfin ! Je suis soulagé : quelqu' un allait-il pouvoir me venir en aide ou du moins prévenir

d' éventuels secours ! Les travaux de désensablage reprennent finalement à deux . Après plus de 20 minutes encore, et plusieurs tentatives de dégagement, je parviens enfin, poussé par ce sympathique sud-africain, à me sortir de cette galère !

Pfff ... Que d' émotions aujourd' hui . Cette fois c' est fini : j' allais me contenter désormais, de rester sur l' axe principal d' autant qu' avec tout ce temps perdu, il ne fallait pas que je tarde à regagner la Mémorial Gate par laquelle j' ai prévu quitter le Parc .

(*) Pour ce séjour africain, j' ai effectivement commis l' erreur de ne pas m' équiper de moyens de communication : petit clin d' œil à mes proches auxquels je n' ai pas donné de nouvelles pendant près de 13 jours après mon arrivée et qui ont entamé des recherches afin de me retrouver !

Proche du Hilltop Camp, la route s' élève ... Elle offre de très jolis panoramas (ci-dessus) .

Je n' ai quasiment vu aucun animal dans Hluhluwe, exceptés de nombreux babouins bordant la route, un groupe d' éléphants un peu éloigné, ainsi que proches de la Mémorial Gate, de beaux spécimens de rhinocéros .

Les autorités mènent ici, une politique de sauvegarde et de protection de la nature, vis à vis notamment des rhinocéros .

Réintroduits autour d' un vaste programme, il sont aujourd' hui considérés comme le symbole du Parc . Ainsi leur concentration est-elle au kilomètre carré, l' une des plus élevées au monde !

Jusqu' alors, je m' étais toujours interdit de conduire de nuit . L' heure de route pour rejoindre Santa Lucia s' est révélée très stressante et m' a semblé ne plus finir ! La route (non éclairée) est fréquentée par de multiples personnes y cheminant ou circulant à vélo (non éclairés bien sûr !), mais aussi par des troupeaux de vaches, de chèvres, d' ânes ...  La vitesse autorisée est de 120 km/h (une aberration, d' autant qu' elle semble bien souvent ne pas être respectée) ! A partir de 17 heures, il commence à faire noir et la circulation devient plus dense ... Ça double dans tous

les sens, trois véhicules sont bien souvent alignés sur une route qui ne compte que deux voies de circulation . Alors mieux vaut-il se décaler

au maximum sur la gauche (sens de circulation en Afrique du Sud) pour éviter l' accident, au risque cette fois, de heurter personnes et

animaux y évoluant !

Eh bien évidemment, ça "cartonne" fréquemment sur les routes sud-africaines ... Ainsi durant mon séjour, ai-je pu assister quasi quotidiennement à des accidents ! La nuit, les risques sont bien plus élevés encore : il est résolument pertinent d' éviter tout trajet nocturne !

J' ai d' ailleurs bien failli être impliqué dans un accident ce soir là, lorsqu' un pick-up a subitement quitté la route, éjectant les nombreuses personnes entassées dans la benne : une émotion supplémentaire additionnée à une journée qui en comptait déjà tant !

Pour le coup, parvenu à destination, j' allais me régaler d' un méga copieux fish & ship au Fisherman's : un établissement servant du poisson

frais et bénéficiant d' une belle réputation à Santa Lucia !

Les émotions de la veille m' avaient travaillé une bonne partie de la nuit . Il était prévu que je reprenne la route aujourd' hui ... mais  je me réveille encore un peu chamboulé . Je décide alors de m' accorder une journée de détente . Plus que les kilomètres, j' avais passé beaucoup de temps derrière mon volant depuis le début de mon séjour ; je n' ai pas envie d' en accomplir de supplémentaires aujourd' hui !

Je traîne donc un peu dans mon duvet, n' en sortant qu' à 6h30, alors que j' ai quotidiennement pris l' habitude de m' en extraire peu après 5 heures .

Je me rends alors à Santa Lucia où je prévois faire laver ma voiture ... Après avoir emprunté des pistes plus ou moins carrossables, elle est dans un état pitoyable et son habitacle est rempli de sable (suite notamment, à mon ensablement de la veille !) .

Après plus d' une heure trente de labeur et 5 € réglés pour cette tâche, je récupère un véhicule Nickel ! L' employé de la station service

me semble bien être le plus heureux des hommes alors que je consens à lui céder un pourboire d' environ 1,40 € !

Le centre de Santa Lucia est constitué d' une unique rue principale où se concentrent les bars, les restos, les boutiques ainsi qu' un marché .

Bien que touristique, elle m' est apparue telle une bourgade paisible où règne une atmosphère plutôt sympa !

A la nuit tombée, il n' est pas rare que des hippopotames s' aventurent dans les rues du centre pour venir y brouter les pelouses ... Mieux vaut-il alors être prudent : cette présence est rappelée par d' étonnants panneaux, stratégiquement implantés en différents lieux de la ville .

Le Guide du Routard mentionne une chouette balade dont l' origine  se situe dans le camping que j' occupe . Elle longe l' estuaire sur des passerelles depuis lesquelles il est possible d' observer des hyppos et des crocos . Un kilomètre plus loin, le chemin débouche sur la baie de dunes d' Estuary Beach et sa plage . Mais en travaux, cette promenade n' est malheureusement actuellement pas accessible !

Je me rends finalement à l' Estuary Beach, via l' enfilade de plages bordant l' Océan indien .

Désireux d' en découvrir toujours un peu plus, je remonte finalement les plages de Santa Lucia sur une dizaine de kilomètres ... Seul au Monde !

Posé dans le sable, je prépare la suite de mon voyage ... J' ai désormais envie de limiter le nombre de kilomètres, car j' estimais avoir passé beaucoup trop de temps le cul vissé sur mon siège jusqu' à présent . Je programme donc de descendre la côte jusqu' à rejoindre Coffee Bay,

puis d' aller me dégourdir les jambes dans le massif du Dragensberg .

J' avais initialement envisagé prolonger le voyage au Lesotho . N' existant visiblement pas de poste frontière franchissable avec une simple voiture de tourisme sur sa façade Est, je consens finalement à supprimer cette étape (j' y ferai cependant une petite incursion via le "San Pass" que je prévois gravir à pieds !) .

Mais, il est désormais temps pour moi, de retourner à Santa Lucia, distante de dix kilomètres encore !

Malgré une vingtaine de kilomètres parcourus à pieds, cette journée de relâche m' a fait le plus grand bien ...

Je me sentais désormais totalement requinqué, prêt à reprendre le voyage dès le lendemain !