Quittant Epupa, nous allions dans un premier temps rejoindre Opuwo .
Nous y avons effectué un plein d' essence et un petit complément de provisions .
Au delà d' Opuwo, nous avions rejoint une route asphaltée : nous n' avions plus roulé
sur une surface aussi lisse et uniforme depuis que nous avions quitté Swakopmund !
Nous étions presque déçus : nous lui préférions finalement l' authenticité de la piste,
car plus en adéquation avec l' ambiance africaine . Et concernant les décors, ils étaient
de plus en plus monotones au fur et à mesure que nous progressions sur le goudron .
Lors d' un premier contrôle à un barrage vétérinaire situé à environ une cinquantaine
de kilomètres de Kamanjab, notre frigo ainsi que notre glacière ont été inspectés .
Nous l' avions envisagé ; aussi, nous étions nous bien gardés de racheter de la viande,
du lait ou encore des œufs lors de nos courses à Opuwo : des provisions que nous
nous serions vus aussitôt confisquées . Au delà de la barrière, nous pouvions observer
de chaque côté de la route, protégée par un grillage, quelques beaux spécimens
d' animaux sauvages .
Nous avions initialement prévus nous arrêter au Hobatere Lodge . Mais suite à un incendie s' y étant récemment produit, l' établissement
était fermé . Nous poursuivions alors jusqu' à rejoindre Kamanjab et le Kamanjab Rest Camp .
Le Kamanjab Rest Camp dispose de confortables emplacements . Il s' agit d un établissement où nous nous sommes particulièrement
bien sentis . Les sanitaires (communs) étaient coquets et d' une propreté assez rare . Nous y découvrions d' élégants petits rideaux
aux fenêtres ; à l' image des chambres d' hôtel, des serviettes propres et impeccablement repassées avaient été placées dans les douches ...
Nous y avons par ailleurs, reçu un accueil très chaleureux de la part d' un jeune couple de sud-africains ayant repris l' établissement trois
mois auparavant (d' après ce que nous avons cru comprendre ?!) .
Depuis l' aire de camping, une agréable promenade nous menait jusqu' à un point de vue aménagé et dominant un petit plan d' eau .
Nous y rendant, nous allions suivre durant un bon moment un groupe constitué de huit farouches girafes prenant la fuite au fur
et à mesure que nous progressions ... Mais au point d' eau, nous n' avons rien vu, si ce ne sont nos amies les girafes, désormais
stationnaires alors que nous l' étions nous mêmes . Nous allions ainsi, mutuellement nous observer durant un bon moment .
Notre prochaine étape n' était ce jour, distante que d' une trentaine de kilomètres .
Aussi, aujourd' hui, était "offerte" à ceux qui le voulaient, la possibilité de bénéficier
d' une "grasse matinée" . Me dirigeant alors seul vers le plan d' eau, j' ai pu y observer
quelques steenboks . Parvenu au point de vue déjà atteint la veille, j' y retrouvais,
positionnées au même endroit, "mes" girafes : elles semblaient m' y avoir attendu .
Le point d' eau était quant à lui, très distant de ce point de vue aménagé ; je parvenais
cependant, à la jumelle, à y voir un troupeau de koudous venus s' y abreuver .
Puisque nous n' étions pas pressés aujourd' hui, nous n' allions pour une fois, pas nous hâter .
Pourtant tout le monde était levé dès 8 heures . Le rythme du réveil plus que matinal semblait
avoir globalement été pris .
Plutôt que d' emprunter la goudronnée C40, nous avions envisagé contourner la Cheetah Farm
par les pistes, et y parvenir à revers ... il semble que cette option ne soit pas possible .
Aussi, avons nous effectué près de 80 km alors que seuls 30 étaient prévus !
Nous devions impérativement atteindre la Cheetah Farm avant 15 heures, heure à laquelle pouvaient débuter les activités liées
à l' alimentation des guépards . Il n' était pas encore midi lorsqu' effectivement, nous y parvenions ...
Dès que nous arrivions, le charmant propriétaire des lieux nous invitait à le suivre vers la partie de la ferme où il résidait .
Nous pénétrions alors dans un gigantesque enclos ceint d' un très haut grillage . Outre le fermier et sa famille, vivent ici en totale liberté,
trois femelles guépards apprivoisées . Nous y entrions au moment même, où un imposant groupe d' espagnols acheminé par car en sortait . Après une brève description des règles de sécurité à observer, nous avons été conviés à approcher et caresser ces belles et imposantes demoiselles . Elles se sont laissées ainsi manipuler, émettant tels de gros chats, d' impressionnants ronronnements ...
L' expérience était inédite, nous avions conscience que nous vivions à nouveau, un moment privilégié que seul cet extraordinaire voyage
en terre lointaine nous autorisait .
Bien que nous n' ayons pas été pressés, l' instant nous avait semblé encore trop court . Nous prenions cependant conscience
qu' il était temps de l' abréger afin de laisser un peu de répit à ces superbes animaux sauvages (qui ne l' étaient plus vraiment),
avant que le prochain car ne déverse son nouveau flot de touristes venus les caresser ... Le "fermier" nous avait alerté, il attendait
beaucoup, beaucoup de monde aujourd' hui !
La ferme dispose par ailleurs d' une vaste aire dédiée au camping ; nous y avions réservé un emplacement . Bénéficiant d' un cadre
plutôt agréable, elle se situe à environ deux kilomètres de la ferme . Notre emplacement occupait une parcelle tout à fait convenable,
équipée d' un braii . Nous y disposions à proximité, d' une piscine, d' un bloc sanitaires, d' un restaurant, d' un bar . Quelques lodges
occupent également ce même vaste espace .
Le "fermier" nous avait donné rendez-vous à 16h15 près du bar du camping ... Nous n' y étions pas les seuls ! En compagnie d' une centaine de touristes (oui, oui ... une bonne centaine !) nous nous entassions comme nous le pouvions, dans des remorques attelées à différents véhicules . Ceux-ci nous ont tractés jusqu' à atteindre un parc clos où résidait tout un groupe de guépards en semi-liberté .
Nous n' allions pas quitté ces "bennes" dans lesquelles nous avions pris place, un peu chahutés alors que nous empruntions la piste .
Dès les grilles franchies nous pouvions apercevoir les premiers félins . Ceux-ci ont suivi de plus ou moins loin les véhicules, tout à
fait conscients de ce qu' ils contenaient : des touristes par centaines, mais aussi surtout, leur ration quotidienne de viande fraîche .
Nous espérions alors simplement qu' ils ne fassent pas un amalgame entre les deux !
Les premiers morceaux qui leur avaient été lancés, avaient été très disputés ; mais au final chaque membre du groupe s' est vu attribuer
une pièce de viande plus ou moins grosse .
Unanimement, nous émettions un avis assez mitigé vis à vis de cette ferme dédiée à la préservation de l' espèce guépard .
Hormis le fait qu' il y ait eu beaucoup trop de monde à notre goût, quelque chose que nous n' avions pas su réellement définir nous avait
gênés au cours de cette "démonstration" . Quelque part, nous nous sentions un peu coupable d' y avoir pris part ; coupables d' y avoir en
quelque sorte, cautionné une attraction qu' il nous avait semblé plus motivée par de réelles fins touristiques, dissimulée derrière le prétexte
d' une pseudo préservation de la race animale ... Mouais ?!
Concernant ce type de visite, cet autre établissement nous a par ailleurs été recommandé : Cheetah Conservation Fund (CCF) ?!
Nous avions envisagé nous rendre au restaurant pour dîner, mais nous ignorions qu' il ait fallu pour cela, réserver au cours de la journée ...
Qu' à cela ne tienne, nous nous sommes une fois encore régalés autour d' un délicieux braai .
Nous allions aujourd' hui rejoindre le fameux Parc d' Etosha .
Plutôt que d' emprunter la route goudronnée, nous l' envisagions de manière beaucoup plus agréable, en empruntant les pistes passant
par Mon Désir . Elles se sont révélées tout à fait correctes, et ont permis l' économie de nombreux kilomètres . A de nombreuses reprises,
nous y avons ouvert et refermé les grilles délimitant les zones où semblent vivre de part et d' autres, animaux sauvages et ceux destinés
à l' élevage . Nous avons été relativement surpris d' y trouver autant de fermes totalement isolées, disséminées dans des paysages que
nous avions trouvé une fois encore, assez sublimes .
Les possibilités d' y observer des animaux ont été nombreuses . Il a fallu d' ailleurs que nous nous y montrions prudents afin de ne pas
percuter tantôt une famille de phacochères, tantôt ces imprévisibles pintades traversant la piste . Mais c' est bien un grand koudou
qui nous a causé la plus grosse émotion : nous évitions de peu son contact direct avec la carrosserie ; il s' en était fallu de peu ...
Nous redoublions alors de vigilance .
Ayant rejoint l' asphaltée C38, nous atteignions le Sud du Parc National d' Etosha par l' Anderson Gate . Etosha est l' une des plus grandes réserves animalières au monde, on y dénombre pas moins de 114 espèces de mammifères différentes . Nous aurions été les plus heureux
du monde si, au cours des jours à venir, nous n' avions pu en apercevoir ne serait-ce que 113 ...
Les règles à l' intérieur du parc sont strictes ; pour des raisons évidentes de sécurité, il est notamment formellement interdit de descendre de véhicule . Nous rendant au premier point d' eau, à peine la porte franchie, nous allions pouvoir observer de très près, nos premiers zèbres . Jusqu' alors, nous en avions aperçu de nombreux, mais toujours éloignés et/ou un peu dissimulés dans des zones d' ombre .
Les animaux semblaient ici s' être donnés rendez-vous ; outre les zèbres, de nombreux gnous, mais aussi des koudous, des springboks
se partageaient le point d' eau, insensibles à la présence des véhicules à bord desquels les touristes les observaient .
Itinéraire suivi à Etosha ...
D' un clic sur la carte, agrandissez la, afin de mieux la visualiser .
Le tracé violet correspond à l' itinéraire suivi le 04 Août .
Le tracé vert correspond à l' itinéraire suivi le 05 Août .
Le tracé bleu correspond à l' itinéraire suivi le 06 Août .
Dans un premier temps, nous devions rejoindre le camp d' Okaukuejo ... passage obligé afin de s' acquitter du droit d' entrée au Parc,
contre remise du formulaire distribué quelques instants plus tôt à l' Anderson Gate . A la route directe et goudronnée, nous préférions
nous perdre dans un réseau de pistes secondaires ... Il nous avait semblé que nous ayons bien fait : nous avons pu y observer de très
nombreux spécimens de la race animale africaine .
Nous aurions volontiers séjourné au camp d' Okaukuejo . Pourtant malgré une réservation déposée dès les premiers jours de janvier,
nous n' avions pu y disposer d' une place ... Dommage, car le soir venu, il semble que son point d' eau soit fréquenté par de très nombreux spécimens issus du règne animal . Nous reprenions la piste, adoptant la mode "chasseur", marquant un arrêt dès que nous y apercevions
des animaux ... Autant dire que nous les avons multipliés !
Un point d' eau ... Un peu plus loin, un peu plus tard ...
C' est là qu' a eu lieu la rencontre que nous redoutions un peu
depuis notre mésaventure vécue à "Purros" : celle de l' éléphant ...
Et pour ne rien gâcher, celui-ci était énorme !
Nous prenions la mesure du traumatisme lié à cette charge .
Bien qu' elle n' ait entraîné aucune grave conséquence, dans
l' habitacle du véhicule, personne n' osait broncher, l' ambiance
était pesante et l' inquiétude plus que perceptible . Nous maintenions
avec l' animal, une distance qui nous semblait raisonnable, jusqu' à
ce que celui-ci nonchalamment, ne finisse par déserté la grosse flaque
à laquelle il était venu s' abreuver .
L' imposant pachyderme s' est alors dirigé droit vers un 4x4 en stationnement ... "Mais que faisaient-ils ? Pourquoi ses occupants
ne décampaient ils pas ?" ... Nous prenions peur pour eux ! L' animal s' était borné à traverser la piste juste derrière le véhicule,
sans ne vraiment s' en préoccuper . Nous étions pour notre part, terrorisés ; bien plus certainement que les passagers de ce 4x4 .
Un peu plus loin, une file de véhicules stationnés le long de la piste éveillait notre curiosité ... Pointant nos regards dans la direction indiquée
par les paires de jumelles braquées vers les hautes herbes, nous cherchions désespérément . Nous même équipés de jumelles, nous
parvenions à distinguer deux lionnes et quatre lionceaux . Ils étaient cependant trop éloignés pour que nous nous y attardions
plus longtemps . Les mères semblaient "siester" tandis que les jeunes se livraient entre eux, à de ludiques scènes de bagarre .
Une autre file s' était formée un peu plus loin . Nous y observions cette fois, un peu plus nettement, un guépard dévorant sa proie
(que nous ne sommes cependant pas parvenus à identifier) . Autour de lui, six chacals à chabraque observaient la scène émettant
de surprenants cris . De toute évidence, ils attendaient que le guépard ne finisse par abandonner sa proie pour s' en régaler à leur tour .
Nous avions déjà vécu une scéne quasi-similaire à la ferme aux guépards, mais y assister en milieu sauvage n' avait pas tout à fait la
même saveur, c' était beaucoup plus exaltant . Même si la scène était une fois encore assez éloignée, nous avons pris cette fois, plaisir
à nous y attarder, l' observant à travers nos paires de jumelles (un peu trop distante pour que mon 70-200 ne parvienne à en
capturer des images de qualité) .
Hormis les mammifères, Etosha compte près de 340 espèces d' oiseaux telles
cet imposant Messager Serpentaire pouvant mesurer 1 mètre de hauteur et
atteindre une envergure de 2 mètres ... assez impressionnant !
La présence de nombreuses bouses fraîches, celle de branches récemment
cassées, et jonchant la piste secondaire que nous suivions désormais, étaient
autant d' indices pouvant sans équivoque, témoigner de la présence de
l' animal ... nous savions dès lors qu' une nouvelle rencontre allait avoir lieu,
nous ne pourrions pas y échapper !
Nous nous étions bien gardés de dépasser la bête ... Nous nous étions contentés
de le suivre, calquant notre vitesse sur son rythme, maintenant une distance
raisonnable qui nous aurait permis en cas d' urgence, de stratégiquement pouvoir envisager notre repli . Provenant de l' arrière, nous distinguions des voix nous
chuchotant "pas si proche, pas si proche ... demi-tour, demi-tour !" .
L' éléphant s' était finalement effacé sur le côté droit de la piste alors qu' une voiture
que nous croisions lui faisait face ... Il avait à présent, disparu dans la végétation .
Vigilants quant à son hypothétique retour, nous n' avions pas prêté attention à ce
qui se trouvait sur notre gauche . Ce sont les occupants de la voiture que nous
venions de croiser qui nous avaient signalé leur présence ...
Elles étaient là ... juste au bord de la piste, tapies dans
les herbes hautes : trois lionnes !!!
Nous ne nous lassions pas d' admirer ces superbes félins,
n' oubliant cependant pas de jeter de temps à autre, un œil
sur notre droite . Nous y percevions encore le bruit des
branches d' arbres que brisait l' éléphant .
Idéalement placés, côté cour comme côté jardin, nous partagions
le sentiment d' assister à une très belle représentation .
Un peu plus loin, nous découvrirons le Bubale, une grande antilope de couleur marron luisant, regroupé ici en un troupeau composé
d' une vingtaine d' individus .
Oh non, pas encore ceux-là !!! Et pourtant ...
Celui-ci s' est uniquement contenté de traverser la piste que nous remontions ...
Le soleil avait entamé sa courbe descendante, il déclinait vite désormais . Le long
de la piste, nous allions encore croiser de nombreux autres troupeaux de ruminants .
Bénéficiant d' une belle lumière douce, nous aurions bien voulu prolonger l' instant, mais il fallait nous résoudre à rejoindre le camp de Halali, dont les barrières
n' allaient plus tarder à fermer .
Nous atteignions le camp au moment précis où tout le monde le regagnait, après que leur journée de safari ait également pris fin .
Nous avons dû patienter un bon moment avant de pouvoir s' y faire enregistrer (une simple confirmation de la réservation dont nous
étions en possession) . Ce précieux temps que nous venions de perdre était autant de minutes que nous ne passerions pas près du trou
d' eau du camp avant que la nuit ne tombe . On nous avait évoqué de très nombreuses scènes s' y déroulant, dès lors que le jour venait
à baisser . Nous décidions de nous y rendre immédiatement . Hélas, nous y parvenions lorsque déjà, le soleil disparaissait derrière l' horizon, imité par un troupeau d' éléphants venus précédemment s' y désaltérer . Nous étions arrivés juste un peu trop tard, et çà, eh bah, c' était
plutôt rageant ... Grrr !
Il était désormais temps, avant qu' il ne fasse trop noir, de nous trouver un emplacement . Nous tournions un peu sur la vaste aire
de camping avant de nous poser un peu au hasard, dans un espace qui nous semblait un peu moins exigu . Ce camp organisé un peu
selon nos standards européens était dépourvu du moindre charme ; nous y disposions cependant, d' un braii, et d' un confortable bloc
sanitaire correctement bien entretenus .
Le dîner consommé, nous retournions à "Moringa" (le nom donné au trou d' eau du camp) voir ce qu' il s' y passait . Éclairé pour
la circonstance, nous avions la chance d' y observer deux beaux spécimens de rhinocéros noirs (l' obscurité ne nous a cependant
pas permis d' en saisir les images) .
Une fois encore, nous nous levions tôt ce matin là, bien déterminés à profiter de cette journée consacrée à l' observation des animaux sauvages . Contrairement à la veille, nous n' allions pas aller au hasard aujourd' hui . Nous avions pris soin au préalable, d' étudier un peu la carte et de définir un itinéraire que finalement, nous allions plus ou moins respecter . Pour débuter, nous revenions un peu sur les pas quittés un peu
trop rapidement la veille ... les premiers animaux n' ont alors pas tardé à entrer en scène .
(Voir le tracé vert suivi, figurant sur la carte placée en tête de page) .
Puis nous empruntions les pistes repérées "Rhino Drive" et le "Elands Drive", sans toutefois ne pas rencontrer l' une ou l' autre de ces deux espèces . Nous n' y observions d' ailleurs pas beaucoup d' autres animaux, si ce ne sont quelques impalas, des petits écureuils terrestres
ou encore quelques outardes .
Dans le parc, nous découvrions un réseau de pistes très correctement balisé ; aussi nous a-t' il semblé qu' il était assez improbable
de pouvoir s' y perdre . Abordant un nouveau point d' eau, nous constations que de nombreuses espèces s' y étaient rassemblées .
Sous un arbre, nous parvenions difficilement à y distinguer la silhouette d' une lionne visiblement esseulée . Scrutant dans son
"garde-mangé", elle ne redressait sa tête que temps à autre . Nous patientions un moment, guettant l' instant où elle allait fondre
sur une potentielle proie, sans que rien ne se passe .
Sur une piste transversale ramenant vers le Pan, nous assistions à la traversée de plusieurs éléphants . Nous commencions un peu à nous familiariser à leur présence et osions nous en approcher un peu plus que ce que jusqu' ici nous ne l' avions fait . Ils semblaient quant à eux, totalement désintéressés par la nôtre . Nous les observions ainsi, moteur éteint, conservant tout de même une distance que nous pensions
les pachydermes pouvoir tolérer .
Le Pan (désigne un lac salé asséché) d' Etosha s' est formé par l' assèchement d' une vaste mer intérieure . Les paysages traversés lorsque nous nous rendions vers son "Lookout" ressemblaient à des décors maritimes ... Nous en étions assez bluffés !
Parce que les animaux ne s' aventurent pas sur cette étendue déserte, nous profitions de l' occasion pour nous dégourdir un peu les
jambes (ce qui est ici, tout à fait accepté) .
Nous poursuivions la jolie promenade sur la piste principale bordant le Pan . Nous y observions une très importante colonie de flamants, teintant un peu de rose la blancheur immaculée du lac asséché . Nous y étions survolés par une belle formation de pélicans évoluant en rang serré .
Rapidement, nous allions bifurquer vers une piste secondaire . Elle longeait plus encore le Pan, jusqu' à en épouser parfaitement
les contours et menait vers le point d' eau nommé Okerfontein . Nous y avons vu quelques girafes et quelques éléphants aussi ...
Nous n' avons cependant jamais pu atteindre ce point . Campé au beau milieu
de la piste, un imposant éléphant s' y était fermement opposé, bien décidé à ne pas en autoriser l' accès . Chaque approche se soldait immanquablement par
une tentative d' intimidation plutôt convaincante devant laquelle, à l'image des autres véhicules, rapidement nous nous sommes inclinés, refusant de défier
la bête sur ses terres .
"Stratégiquement", nous options pour la retraite . Nous procédions alors à un prudent demi-tour, imités par chacune des voitures immobilisées sur la piste .
Nous nous rapprochions désormais du camp de Namutoni . Nous empruntions alors chacune des petites pistes, allions visiter chacun
des points d' eau, dans l' espoir d' y voir de grands fauves . Nous n en n' avions pas encore observer aujourd' hui . Allait-on devoir nous
"contenter" de n' avoir vu que ces quelques oryx (dont par ailleurs, nous avons beaucoup apprécié la beauté) ?!
Alors que nous parvenions au Kalkeuwel, un point d' eau proche de Namutoni, nous allions enfin être récompensé ...
Nous allions y faire une découverte qui conclurait cette "journée-safari" de la manière la plus belle .
Nous pouvions tout d' abord observer une première lionne venue s' y abreuver ... Désaltérée, elle s' éloignait, et allait retrouver
deux de ses congénères dont nous n' avions pas remarqué la présence .
Nous n' avions pas tout de suite remarqué le second groupe positionné un peu en retrait, nous y dénombrions dix autres lionnes
et deux jeunes lions . Le magnifique tableau qu' ensemble, ces treize lionnes et ces deux jeunes lions composaient nous ravissait .
Il méritait que nous nous y attardions ; il nous fallait cependant regagner le camp de Namutoni sous peine d' y trouver porte close ...
Un à un, les véhicules qui s' y étaient regroupés avaient quitté les lieux ; nous retardions l' instant jusqu' à, ce qu' en compagnie
des félins, nous ne soyons plus que les seuls à occuper la zone .
Sur le Pan, le soleil se couchait déjà ; magnifiés par une belle lumière, les décors abordés nous invitaient à multiplier les arrêts ...
La menace de parvenir au camp lorsqu' il aurait fermé, nous avait cependant contraints à en limiter le nombre et le temps que
nous aurions souhaité leur consacrer .
Nous parvenions au camp de Namutoni un peu au delà des heures théoriques
indiquées concernant la fermeture des portes ... néanmoins, c' est soulagés que
nous les franchissions ouvertes .
Malgré l' heure tardive de notre arrivée, nous parvenions à dénicher un coin un peu
en retrait de l' espace où se concentraient les emplacements équipés d' eau et
d' électricité . Nous n' en possédions pas, mais n' en avions pas vraiment besoin ;
nous leur préférions la tranquillité que nous étions sur cet emplacement, parvenus
à trouver .
L' aire de camping est vraiment très vaste, elle occupe l' espace d' une ancienne
base allemande construite autour d' une élégante forteresse toute blanche .
Globalement, nous avons jugé cet établissement beaucoup plus agréable que le camp
d' Halali . En revanche, malgré de multiples allers et retours jusqu' à son point d' eau,
nous n' y avons pas vu l' ombre du moindre animal .
En venant à Etosha, nous ne savions pas si nous allions apprécier passer une journée entière à traquer les animaux ...
Finalement, nous y avons pris goût, et avant de s' attaquer à une grosse journée de route, nous éprouvions l' envie de profiter un peu plus
de ce superbe parc .
Nous avions bien fait ... Assez rapidement nous y apercevions notre première, seule et unique hyène observée tout au long du séjour .
Impressionnante ! Dans notre imaginaire, nous les imaginions de taille très inférieure .
Nous effectuions ce matin, le tour du "Fishers Pan" (Voir le tracé bleu suivi, figurant sur la carte placée en tête de page) .
Nous y observions de nombreuses girafes, des gnous, des oryx, des impalas, et un nombre importants d' oiseaux dont nous
ignorions les noms . En revanche, la visite des nombreux points d' eau voisinant le camp de Namutoni (Twee Palms, Aroe,
Groot et Klein Okevine, Chudop ...) n' accueillait étonnamment aucune espèce animale lorsque nous les visitions .
Nous dirigeant désormais vers la Von Lindequist Gate (la porte que nous
franchirions pour quitter le Parc), nous allions jeter un dernier coup d' œil
au point d' eau de Klein Namutoni réputé accueillir de nombreux koudous
et impalas . Plus que ces spécimens, de trop nombreux touristes s' y étaient
regroupés ... nous ne nous y attardions pas .
Des koudous et des impalas, nous en observions encore le long du Dik-Dik Drive,
sur lequel nous étions désormais engagés . Nous y découvrions également plusieurs
dik-dik, d' adorables petites antilopes mesurant à l' âge adulte, environ 40 cm au
garrot, pour un poids d' environ 4 kg .
Notre droit de visite dans le Parc expirerait à 10 h 30 ; au-delà, un nouveau droit
d' entrée utilisable durant 24 heures nous serait réclamé ; il était temps que nous regagnions la porte Est du Parc : la Von Lindequist Gate . Au delà, nous avions pas
mal de kilomètres à parcourir ...
Laissant le Parc d' Etosha derrière nous, nous empruntions tout d' abord la B1, remontant sur quelques kilomètres vers le Nord ; puis, nous bifurquions sur la D3001, une piste très roulante, uniquement bordées de quelques fermes isolées . Dans un cap désormais orienté plein Est,
nous y roulions plutôt à vive allure .
Les paysages sans relief, flanqués de gigantesques et majestueux palmiers Makalani, n' en
étaient pas moins agréable à traverser .
Nous étions Samedi ; l' expérience nous avait appris qu' aujourd' hui, les commerces
fermeraient à 13 heures . Compte tenu de notre position, nous ne pourrions atteindre
qu' une seule localité où il serait possible de se réapprovisionner : Tsintsabis .
Nous n' y avons trouvé qu' une minuscule épicerie, nous permettant cependant de nous
assurer un ravitaillement de fortune . Le réseau routier autour de Tsintsabis était en plein
travaux, et quittant l' épicerie, nous poursuivions logiquement une piste longeant une large
route en construction . Nous venions de nous tromper d' itinéraire et remontions sur plus de
100 km la zone de travaux . Au bout de celle-ci, nous nous engagions alors sur une piste ressemblant plus à un immense bac à sable linéaire . Nous nous y engagions, mais éprouvions rapidement des difficultés de conduite, au fur et à mesure que le sable se faisait de plus en plus meuble . "Que nous réservait la suite ; combien de kilomètres nous restaient-ils ainsi à effectuer ; qui pourrait bien s' aventurer jusqu' ici pour nous venir éventuellement en aide ; étions-nous seulement dans la bonne direction ..."
Autant de questions que nous nous posions et qui finalement allaient motiver un demi-tour, malgré de nombreux nouveaux kilomètres parcourus . Les ouvriers nous ont cependant affirmé que nous étions sur le bon chemin, mais en même temps, ils se montraient incapables
de nous situer sur la carte que nous leur tendions ... Alors ?!
Nous prenions finalement la décision de retourner jusqu' à Tsintsabis . Nous allions constater où nous avions commis notre erreur : un embranchement qui nous avait échappé ayant occasionné un détour de près de 250 km et une perte de temps de plus de trois heures .
Nous devions désormais relever un nouveau challenge : atteindre Rundu, distant encore de 245 km, avant que ne tombe la nuit !
Dans ces conditions, il n' était plus question de marquer le moindre arrêt pour ne prendre ne serait-ce qu' une unique photo .
Nous avalions les kilomètres de piste, évitant à plusieurs reprises de heurter des phacochères, des koudous, des impalas ...
Notre plus grosse frayeur restant cependant une girafe débouchant nonchalamment sur le côté gauche de la piste ...
Il s' en été fallu vraiment de peu !
Cette fois aiguillés sur le bon itinéraire, nous finissions par rejoindre la goudronnée et rectiligne B8 . Nous y filions désormais à près
de 120 km/h, à peine retardés à la barrière vétérinaire délimitant l' entrée dans la région de l' Okavengo, où nous n' avons pas été
contrôlés (les seuls contrôles se font dans le sens Nord-Sud !) .
Nous étions cependant contraints de lever le pied, car à présent, les abords de la route étaient très fréquentés, bordée de très nombreuses habitations traditionnelles, d' écoles ... Nous y avons assisté à beaucoup d' étonnantes scènes de la vie quotidienne : des enfants circulant
à vélo (étonnamment la plupart casqués ?!), courant derrière une roue qu' ils poussaient à l' aide d' un bâton ; des femmes transportant
d' impressionnants bidons d' eau sur leur tête ; des troupeaux de vaches ou de chèvres paressant sur le bitume ...
Çà vivait énormément le long de la route, et ce qui nous a peut-être le plus étonné, a certainement été l' état de propreté général
des lieux, auquel nos précédents voyages en Afrique du Nord (Maroc et Tunisie) ou encore dans le Sud de l' Europe (Italie, Grèce,
Turquie ...), ne nous avaient pas habitués .
Cependant, plus nous approchions de la ville de Rundu, et moins cette état de propreté ne semblait préoccupé les riverains .
C' est un peu au hasard, et alors que le soleil se couchait déjà que nous nous installions au Kaisosi River Lodge, un établissement
situé proche de Rundu .
L' établissement borde le fleuve Okavango et propose des emplacements de camping (un peu petits par rapport à ceux auxquels
nous avions été jusque-là habitués) disséminés au milieu de jardins luxuriants . Chacun de ceux-ci dispose de sanitaires privatifs,
et nous jugions l' ensemble plutôt correct . Fatigués de cette éprouvante journée où nous avions avalé plus de 614 kilomètres sur
des pistes parfois instables, nous allions néanmoins nous dégourdir un peu les jambes sur les rives de l' Okavango, alors que le
soleil s' y couchait . Puis nous dînions au restaurant du lodge : une cuisine tout ce qu' il y a de plus "classique" .